Créer sa propre colocation ne doit pas être pris à la légère et nécessite une certaine préparation. Ces conseils vous permettront d’éviter les ennuis:
- Test: colocation vs vivre seul
- Trouver le bon logement et les colocataires adéquats
- Recommandations pour le contrat de location et les assurances
Vous n’avez pas besoin de remplir des conditions juridiques particulières pour créer votre propre colocation en Suisse. Deux personnes qui ne vivent pas en couple peuvent déjà fonder une colocation. En amont, vous pouvez faire beaucoup de choses pour prévenir les conflits, qu’ils soient relationnels ou juridiques:
- Déterminez si une colocation est faite pour vous.
- Choisissez soigneusement le logement et les colocataires.
- Décidez du contrat de location qui vous convient le mieux.
- Pensez aux assurances importantes.
Conseil: dans un autre article, nous avons rassemblé pour vous quatre conseils qui facilitent la vie en colocation.
Dans une colocation, on n’est jamais seul: cela a des avantages et des inconvénients. Si vous êtes encore en train de vous demander si vous préférez vivre en colocation ou seul, ce petit test de colocation en cinq questions vous aidera à prendre votre décision.
Le partage des coûts est l’une des principales raisons de créer une colocation. Le loyer, mais aussi les frais d’assurance, de télévision, d’Internet et de téléphone peuvent être répartis entre les colocataires. Établissez une petite liste des coûts à l’avance: combien paieriez-vous approximativement pour une colocation ou pour votre propre appartement?
Dans une colocation, il faut s’attendre à ce que les autres colocataires écoutent de la musique, regardent la télévision ou reçoivent des visites. Peut-être même que quelqu’un joue d’un instrument de musique. Il n’est pas rare non plus que des fêtes soient organisées. Cela ne vous dérange pas? Ou vous vous réjouissez même de vivre dans un appartement animé?
Que ce soit pour l’aménagement, la planification du week-end ou les horaires de cuisine: les compromis sont incontournables dans une colocation. Dans quelle mesure êtes-vous disposé à sortir de votre routine et à vous adapter aux autres?
Même si les personnes s’entendent bien lors de la création d’une nouvelle colocation, des conflits peuvent survenir au quotidien. Les personnes qui ont besoin de beaucoup d’harmonie ont plus de mal à gérer de tels conflits et peuvent alors se sentir mal à l’aise. Qu’en est-il pour vous?
Un colocataire n’a pas nettoyé la salle de bains pour la troisième fois... comment réagissez-vous? Savoir aborder les comportements dérangeants de manière constructive est indispensable lorsqu’on vit au sein d’une colocation. Cela vous semble facile?
Vous êtes parvenu à la conclusion qu’une colocation vous convenait? L’aventure commence alors par la recherche d’un logement et de colocataires.
Lorsque vous fondez une nouvelle colocation, il vous revient de trouver le logement de vos rêves et les personnes qui emménageront avec vous. Pour ces deux recherches, vous trouverez ici des check-lists, auxquelles vous pouvez bien sûr ajouter ce qui est important pour vous.
- Déterminez d’abord avec combien de personnes vous souhaitez cohabiter.
- Vous souhaitez fonder une colocation avec des personnes que vous ne connaissez pas ou emménager avec des amis?
- Dressez une liste des valeurs et des comportements qui sont importants pour vous, par exemple en ce qui concerne le rangement, le niveau de bruit, les visites, les fêtes, les habitudes alimentaires, les loisirs.
- Quelles doivent être les règles et la répartition des tâches concernant le ménage, les courses, les heures de visite?
- Y a-t-il des critères rédhibitoires qui excluent d’emblée certaines personnes de la colocation?
- Souhaitez-vous entretenir des relations amicales ou plutôt distantes avec les autres colocataires?
- Comment le loyer ou les frais communs (par exemple pour les contrats ou les dépenses courantes) doivent-ils être répartis: à parts égales ou en fonction de la taille de la chambre respective?
- Y aura-t-il une personne responsable principale pour le contrat de location, les assurances, etc.?
Une fois ces questions clarifiées, l’étape suivante consiste à trouver les colocataires et à faire connaissance. Vous souhaitez peut-être organiser un casting et réaliser des entretiens, inviter une personne à emménager à l’essai ou convenir au préalable d’une rencontre commune? Il est également important de savoir dans quelle mesure les autres colocataires seront impliqués dans la recherche du logement ou si vous souhaitez d’abord fonder la colocation seul. En créant une colocation en solo, vous assumez également le risque financier si vous ne trouvez pas assez de colocataires.
- Où le logement doit-il se situer? Au cœur de la nature, près de l’université, au centre-ville?
- Quelle desserte en transports publics faut-il prévoir?
- Y a-t-il des commerces de proximité?
- Combien de chambres le logement doit-il comporter?
- Y aura-t-il un salon commun ou toutes les pièces seront-elles occupées?
- Quelle doit être la taille de la cuisine, en particulier si elle est utilisée comme lieu de rencontre?
- Est-il possible de trouver un logement avec des chambres à peu près de la même taille?
- Chaque chambre peut-elle être fermée à clé?
- Y a-t-il des chambres de passage qui ne conviennent pas comme chambre de colocation?
- Une seule salle de bains suffit-elle?
- Quel est l’espace de rangement disponible? Y a-t-il une cave?
- L’appartement est-il loué meublé ou vide?
- Conseil: consultez également notre check-list de déménagement.
Enfin, il faut se demander si les bailleurs sont ouverts à une location solidaire ou à une sous-location, en fonction de ce que souhaitent les colocataires.
La décision probablement la plus importante à prendre lors de la création d’une nouvelle colocation est le type de contrat de location. Vous avez deux possibilités:
- Tous les colocataires signent le contrat de location. On parle alors de location solidaire.
- Une personne signe le contrat de location et devient le locataire principal. Les autres concluent des contrats de sous-location avec cette personne.
Ces deux formules présentent des avantages et des inconvénients que vous devez connaître.
La location solidaire signifie que plusieurs personnes signent ensemble le même contrat de location et deviennent des locataires partageant les mêmes droits. Ainsi, toutes les personnes sont protégées de la même manière par le droit du bail, mais ont également les mêmes obligations vis-à-vis du bailleur.
Contrairement à la sous-location, une personne de la colocation ne peut donc pas résilier le contrat de location d’une autre personne. Le bailleur est le seul à disposer de ce droit et il ne peut pas non plus résilier le bail d’une seule personne, mais il doit résilier conjointement le bail de l’ensemble des personnes de la colocation.
D’autre part, cela signifie également que tous les membres de la colocation doivent agir ensemble s’ils
- s’opposent à une hausse de loyer,
- demandent au bailleur une réparation des défauts ou
- souhaitent résilier le contrat de location.
C’est ce dernier point, la résiliation du contrat de location, qui peut notamment être un obstacle dans le cas d’une location solidaire. En effet, si une seule personne souhaite déménager, par exemple pour poursuivre ses études ailleurs ou pour emménager avec son ou sa partenaire, elle ne peut pas simplement résilier son contrat. Le bailleur et les colocataires doivent être d’accord de libérer la personne du contrat de location. Comme il n’existe aucune obligation en la matière, cela peut être source de problèmes.
Sans ce consentement, la seule solution serait la résiliation commune de tous les membres de la colocation. Les colocataires restants pourraient alors signer un nouveau contrat de location sans la personne qui a quitté le logement. Le bailleur peut toutefois adapter les conditions du contrat, augmenter le loyer ou refuser purement et simplement un nouveau contrat.
Alternativement, la personne qui déménage peut laisser le contrat se poursuivre. Ce n’est pas un problème tant que les membres restants paient le loyer. Cependant, en cas d’impayés, chaque membre est responsable, même la personne qui a déjà déménagé. Le bailleur peut même lui réclamer la totalité du loyer. Par ailleurs, toutes les personnes qui ont signé le contrat sont responsables des dommages causés dans le logement.
Conseil: l’Association des locataires de Suisse alémanique recommande ainsi de conclure des accords écrits en plus du contrat de location, par exemple au cas où une personne souhaiterait résilier son bail. Grâce à notre assurance de protection juridique privée, vous pouvez faire appel à une aide juridique.
La seconde possibilité de louer un logement pour fonder une colocation consiste à signer un contrat de location principal et des contrats de sous-location. Dans ce cas, une personne devient locataire principal et conclut un contrat de location avec le bailleur. Les autres concluent chacun un contrat de sous-location avec le locataire principal. Ceci présente certains avantages:
- Chaque personne reste flexible et peut, indépendamment des autres, résilier le bail, faire valoir des défauts ou contester une hausse de loyer: la personne qui loue le logement à titre principal vis-à-vis du bailleur et les sous-locataires vis-à-vis du locataire principal.
- Les sous-locataires sont néanmoins protégés par le code des obligations, à la différence que leur bailleur est le locataire principal.
Ce type de contrat implique qu’il doit y avoir une personne responsable à titre principal. Il est judicieux que cette personne s’occupe aussi de tous les contrats nécessaires (comme l’électricité et Internet) et des assurances.
L’Association des locataires de Suisse alémanique recommande pour la création d’une colocation cette seconde solution avec des accords écrits supplémentaires entre les membres de la colocation. Cela est particulièrement utile en ce qui concerne la responsabilité, car dans ce cas de figure, le locataire principal est entièrement responsable vis-à-vis du bailleur, y compris pour les dommages causés par les sous-locataires. Il est donc d’autant plus important d’être bien couvert par une assurance responsabilité civile qui protège contre les demandes de dommages-intérêts injustifiées du bailleur et prend en charge les demandes de dommages-intérêts justifiées.
Les deux principales assurances pour une colocation sont l’assurance mobilier de ménage et l’assurance responsabilité civile.
- L’assurance mobilier de ménage couvre les biens mobiliers dans le logement, par exemple le mobilier, mais aussi les effets personnels. Si un incendie se déclare dans le logement, s’il y a un cambriolage ou des dommages dus à des événements naturels, l’assurance mobilier de ménage couvre les frais.
- L’assurance responsabilité civile prend en charge les frais en cas de dommages causés aux biens d’une tierce personne: si un membre de la colocation cause involontairement des dommages dans le logement, par exemple en endommageant le lavabo ou le parquet, c’est en général l’assurance responsabilité civile qui paie.
Dans le modèle de sous-location, c’est d’habitude le locataire principal qui souscrit les assurances pour lui-même et ses colocataires. Ainsi, en cas de sinistre, tout le monde est protégé. Alternativement, vous pouvez aussi, en tant que colocation, souscrire ensemble une assurance, de préférence directement une assurance ménage qui combine les prestations de l’assurance mobilier de ménage et de l’assurance responsabilité civile.
Il existe une offre particulièrement avantageuse pour les moins de 30 ans: avec l’assurance ménage younGo, qui combine une assurance mobilier de ménage et responsabilité civile, vous assurez toute votre colocation à partir de 200 francs par an seulement.