La durabilité offre aux entreprises de grandes opportunités, mais les met aussi face à des défis. Dans notre article, vous apprendrez:
- Quels sont les trois piliers de la durabilité?
- Pourquoi sont-ils importants pour les PME?
- Comment les mettre en place?
La durabilité est complexe. Afin de vous soutenir, nous vous montrons vos possibilités d’action et comment devenir plus durable sur le plan économique, écologique et social:
- Définition: que signifie la durabilité?
- Importance: pourquoi la durabilité est-elle importante pour les PME?
- Les trois dimensions de la durabilité: écologie, social et économie
- Avantages: comment votre entreprise en profite-t-elle?
- Mise en œuvre: comment rendre votre entreprise plus durable?
- Rapport de développement durable: pourquoi est-il de plus en plus important?
- Greenwashing: l’étiquetage frauduleux est un danger pour votre entreprise
«La durabilité est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.»
Telle est la définition donnée en 1987 par le rapport Brundtland «Durabilité». Cette définition est valable aujourd’hui encore. La durabilité concerne un développement global dans lequel «on ne coupe pas plus de bois qu’il ne peut en repousser». Tel est le sens originel du terme qui provient de la sylviculture.
La durabilité concerne tout le monde: les citoyennes et citoyens, les États, les organisations et les entreprises. Ces dernières ont une grande influence sur la réussite du développement durable: elles produisent des biens qui sont consommés. Dans le cadre de leur production, elles déterminent la consommation de ressources et la pollution qui en résulte. Elles décident des conditions de travail de leur personnel et des conditions de vie des personnes vivant à proximité de leurs sites de production. C’est pourquoi on parle également dans ce contexte de la responsabilité sociale des entreprises, en anglais «Corporate Social Responsibility» (CSR).
C’est pourquoi les exigences de la clientèle et des consommatrices et consommateurs, des investisseurs et des collaboratrices et collaborateurs sont claires: ils exigent des entreprises qu’elles apportent leur contribution au développement durable. Et aux yeux des banques et investisseurs, il devient de plus en plus important que les entreprises qu’ils soutiennent financièrement aient une gestion durable.
Dans certains cas, la loi exige elle aussi des entreprises qu’elles rendent compte de leurs efforts en matière de durabilité. Ce sont avant tout les grandes entreprises qui sont concernées par cette exigence légale. Indirectement, de plus en plus de petites entreprises sont également mises à contribution: les grandes entreprises demandent aux petites, leurs fournisseurs, des informations sur leurs efforts en matière de durabilité.
Les Nations Unies aspirent à un développement durable: la communauté d’États a convenu de l’agenda 2030 sur 17 objectifs pour un développement durable. Ces objectifs sont appelés objectifs de développement durable (ODD). Ils sont entrés en vigueur en 2016, s’appliquent à tous les États et doivent être atteints d’ici 2030.
Outre l’environnement, les 17 objectifs de développement durable concernent l’économie et la société: en effet, la durabilité ne peut être atteinte que si l’écologie, l’économie et le social sont en harmonie. Dans les trois domaines, l’objectif est d’utiliser les ressources avec parcimonie. Il n’est donc pas seulement question de protection de l’environnement et du climat. C’est pourquoi l’on parle du modèle des trois piliers ou des trois dimensions de la durabilité
Selon ce modèle, un développement n’est durable que si:
- la compatibilité écologique,
- la sécurité sociale et
- la croissance économique
sont prises en compte au même titre et mises en harmonie. Lorsque la durabilité est ancrée dans l’entreprise, ces domaines doivent être considérés ensemble. Dans le meilleur des cas, ils s’enrichissent mutuellement.
La durabilité écologique exige une gestion respectueuse des ressources environnementales. Elle vise la survie à long terme et le maintien des écosystèmes. Si la durabilité écologique est négligée, les ressources sont irrémédiablement détruites ou rendues inutilisables. Cela empêche tout développement ultérieur.
Les entreprises encouragent la durabilité écologique notamment en améliorant leur efficacité énergétique, en utilisant des énergies renouvelables, en réduisant leurs déchets, en rendant leur chaîne d’approvisionnement plus durable ou en minimisant leurs émissions de CO2.
Voici un exemple simple: un restaurant achète de la viande produite dans la région. De ce fait, les longs trajets de transport sont évités et la ressource énergie est épargnée. Si le cuisinier ou la cuisinière utilise l’animal tout entier («du museau à la queue») et pas seulement les morceaux de filet, alors les déchets sont minimisés, la ressource viande est mieux utilisée et le gaspillage alimentaire est évité. En outre, il serait écologiquement durable d’utiliser l’énergie de sources renouvelables pour la cuisson.
Pour plus d’informations et d’autres exemples, lisez notre article sur la durabilité écologique des PME suisses.
La durabilité sociale se réfère au maintien des organisations et de leur environnement. Elle vise à assurer l’existence à long terme, notamment des entreprises: par exemple en améliorant les conditions de travail ou en formant les collaboratrices et collaborateurs.
Les entreprises socialement durables favorisent l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée de leurs collaboratrices et collaborateurs, leur engagement, leur santé et leur sécurité au travail. Mais la responsabilité sociale des entreprises se retrouve également dans leur engagement en faveur de la diversité et de l’inclusion et dans le soutien qu’elles apportent à la communauté locale.
De meilleurs horaires de travail apportent déjà une contribution à la durabilité sociale. Dans l’hôtellerie et la restauration par exemple, les «heures de chambre» seraient évitées, car elles ne sont pas fixées à un moment opportun pour les collaboratrices et collaborateurs.
Vous trouverez d’autres exemples et de plus amples informations sur le thème dans notre article «Durabilité sociale: défis et opportunités pour les PME».
La durabilité économique concerne essentiellement le succès à long terme d’une entreprise. Elle associe la recherche du profit à la préservation des ressources nécessaires et à la justice sociale: une entreprise durable sur le plan écologique ne mise pas uniquement sur le profit à court terme, mais investit dans son propre avenir tout en tenant compte de la protection de l’environnement et de la justice sociale.
Exemples de comportement économiquement durable: à midi, un restaurant propose un plat végétarien et, comme alternative, un menu à base de viande – et non l’inverse, comme c’est souvent le cas. De cette manière, il réduit la consommation de viande par sa clientèle, ce qui est bon pour l’environnement, sans avoir à subir d’inconvénients économiques. Cette méthode, qui incite la clientèle à choisir un certain produit, est appelée le «nudging». Pour en savoir plus, lisez notre article sur le thème du «nudging».
Les entreprises qui poursuivent des objectifs de durabilité écologique et sociale favorisent généralement dans le même temps leur durabilité économique et leur rentabilité. En effet, les avantages des efforts de durabilité écologique et sociale sont souvent également de nature économique:
- Baisse des coûts grâce à une utilisation plus efficace des ressources
- Augmentation des parts de marché en raison de la demande accrue de produits durables
- Plus grande disposition à payer de la part de la clientèle grâce à une meilleure image de marque
- Productivité améliorée du personnel grâce à une identification et à une motivation accrues
Lisez-en plus sur le thème dans notre article sur la durabilité économique des PME suisses.
Les entreprises qui agissent de manière écologique et sociale ont une meilleure image. De ce fait, elles peuvent exiger un prix plus élevé pour leurs produits et services. Les produits durables étant davantage demandés, elles gagnent des parts de marché (cf. Harvard Business Manager: «Warum es sich lohnt, nachhaltige Produkte zu führen»). Dans le même temps, les entreprises réduisent leurs coûts grâce à une utilisation plus efficace des ressources. De plus, elles sont plus attrayantes pour les salarié·es (cf. «Warum Nachhaltigkeit für Ihre Arbeitgebermarke wichtig ist», contrôle de durabilité kununu 2023) et les investisseurs (cf. étude de la haute école de Lucerne, citée dans la «Handelszeitung»: «Nachhaltigkeit bald wichtiger als Rendite?»).
Les entreprises socialement durables se préoccupent de la santé de leurs collaboratrices et collaborateurs, versent de bons salaires et des prestations sociales et investissent dans la formation complémentaire. Elles auront donc des collaboratrices et collaborateurs plus motivé·es, une moindre fluctuation et moins d’absences pour cause de maladie. Leur engagement social dans les communes où elles exercent leurs activités fait perdurer leur bonne réputation auprès de la population locale. Ceci peut s’avérer être un gros avantage lors de l’attribution de mandats ou lors de votes qui sont importants pour l’entreprise.
Un comportement économiquement durable, qui tient toujours compte de la durabilité écologique et sociale, garantit la rentabilité et la viabilité à long terme des entreprises. Cela leur permet de se préparer à un avenir rentable, dans lequel l’environnement et les aspects sociaux gagnent de plus en plus en importance.
Les entreprises peuvent agir plus durablement sur le plan économique, écologique ou social de multiples manières. Il est important que leurs efforts de durabilité soient intégrés dans les processus de l’entreprise. Souvent, les processus existants sont alors optimisés de manière générale.
Une approche pragmatique permettant de rendre votre PME plus durable peut se présenter comme suit:
- Une analyse de la situation actuelle permet de déterminer les mesures qui ont déjà été mises en place dans l’entreprise, celles qui peuvent encore être prises et celles qui offrent le plus grand levier pour davantage de durabilité.
- Un concept de mise en œuvre permet d’évaluer lesquelles de ces mesures sont adaptées à l’entreprise, réalisables et finançables. Ces mesures sont associées à des objectifs SMART («SMART» signifie spécifique («specific»), mesurable («measurable»), atteignable («achievable»), pertinent («relevant») et temporellement défini («time-based»). Ici, il convient également de vérifier quels certificats l’entreprise a déjà ou peut acquérir. Les certificats aident les tiers, c’est-à-dire avant tout la clientèle, mais aussi les entreprises partenaires et les investisseurs, à se faire rapidement une première idée de la situation de votre PME en termes de durabilité.
- S’ensuit la mise en œuvre des mesures définies dans le concept.
- Un contrôle de gestion régulier, la surveillance de la mise en œuvre et de la réalisation des objectifs, permet de s’assurer que les paroles sont suivies d’actes. Les résultats du contrôle de gestion sont intégrés dans une nouvelle analyse de la situation.
- Dans le contexte du contrôle de gestion, la rédaction d’un rapport de développement durable tombe sous le sens, puisque les informations nécessaires à ce dernier sont déjà rassemblées.
Lorsqu’une entreprise consigne ses propres efforts dans un rapport de développement durable annuel, elle peut à tout moment indiquer où elle se situe en termes de durabilité.
À cet égard, il est important de prendre en compte non seulement l’entreprise elle-même, mais aussi les fournisseurs, c’est-à-dire les chaînes d’approvisionnement. C’est la seule façon de se faire une idée claire des conséquences de ses propres agissements. Du reste, le sujet étant d’une importance capitale, il est l’affaire de la direction.
En règle générale, les rapports de développement durable fournissent également des renseignements sur la gouvernance d’entreprise, qui peut être comprise comme un aspect de la durabilité économique. C’est pourquoi les rapports de développement durable sont également appelés «rapports ESG». ESG est l’acronyme de «Environmental, Social and (Corporate) Governance».
Depuis 2022, les grandes entreprises cotées en bourse en Suisse sont légalement tenues de rendre compte des «questions non financières» (cf. articles 964a et suivants du Code des obligations). Dans un rapport de développement durable annuel, elles doivent documenter les répercussions de leurs activités. Et notamment sur les points suivants:
- Objectifs de CO2
- Social
- Salarié·es
- Droits de l’homme
- Lutte contre la corruption en Suisse et à l’étranger
À cet égard, elles doivent représenter l’influence de leurs filiales et de leurs fournisseurs le long des chaînes d’approvisionnement. C’est pourquoi ces directives légales ont également de plus en plus de conséquences pour les PME suisses: elles doivent de leur côté fournir des informations aux grandes entreprises pour leurs rapports de développement durable. Par exemple, les grandes entreprises veulent garantir que leurs fournisseurs utilisent des matières premières obtenues sans recours au travail des enfants.
Le même mécanisme se produit au-delà des frontières nationales: les PME suisses qui exportent vers l’Europe doivent fournir des informations aux entreprises de l’espace européen pour leurs rapports de développement durable si elles veulent continuer de faire des affaires avec elles. C’est pourquoi les directives correspondantes de l’UE peuvent être pertinentes pour les PME suisses.
Les investisseurs ou les prêteurs exigent eux aussi de plus en plus des actions durables. Des agissements durables envoient en outre un signal positif aux employé·es actuel·les et potentiel·les. Donc, même si la loi ne l’exige pas (encore), il peut être très utile pour les PME de rédiger un rapport de développement durable. De cette manière, elles peuvent faire preuve à tout moment de leurs efforts en matière de durabilité.
De plus en plus d’entreprises s’efforcent sérieusement de devenir plus durables. Les entreprises qui ont fait leurs «devoirs» en matière de durabilité peuvent s’en servir pour renforcer leur image dans leur communication.
Mais il y a aussi des entreprises qui sautent dans le train de la durabilité au moyen de mesures de communication. Elles se donnent une «couche de vert» sans être vraiment vertes ou durables. C’est ce qu’on appelle le «greenwashing». Le greenwashing revêt de gros risques. En effet, il est de plus en plus exigé des entreprises qu’elles agissent de manière durable. Les consommateurs et consommatrices ont une préférence grandissante pour les entreprises durables et sont prêt·es à payer un prix plus élevé pour des produits et services fabriqués ou fournis de manière durable. Les salarié·es veulent travailler dans des entreprises qui s’engagent en faveur de la durabilité. Ainsi, les entreprises qui sont accusées par exemple de greenwashing par les médias ont un gros problème: elles risquent de voir leur clientèle ainsi que leurs collaboratrices et collaborateurs se détourner d’elles. La seule façon d’éviter un tel scandale et un tel risque consiste à faire de véritables efforts pour une gestion durable et à communiquer ouvertement et avec transparence où l’on en est à cet égard.
Fort d’une expérience de près de 15 ans, Marc Sandmeier joue un rôle moteur dans notre engagement pour la durabilité. Il a commencé sa carrière en tant que pionnier dans la gestion de la durabilité au sein d’une banque cantonale.
Il est aujourd’hui Sustainability Lead et dirige la gestion de la durabilité en Suisse. Dans cette fonction, il travaille sans relâche pour placer la durabilité au cœur de la stratégie de l’entreprise. Sa vision: continuer à promouvoir le développement de Baloise dans toutes les dimensions de la durabilité «écologie, économie et social» dans le secteur de l’assurance.
Le samedi 23 novembre 2024, différents systèmes seront indisponibles en raison d’opérations de maintenance. Nous vous remercions de votre compréhension.