L’article de notre magazine vous explique en détail leur utilisation, leur montage et leur maintenance corrects.
Chacun peut agir pour sécuriser son propre intérieur. Une bonne serrure, une porte de maison solide et des fenêtres sécurisées empêchent par exemple les cambrioleurs d’entrer. Mais que faire quand le danger vient de l’intérieur, par exemple en cas d’incendie ou de forte formation de fumées?
Les détecteurs de fumée, une question de pondération?
Cela peut sembler cynique de prime abord: l’Association des établissements cantonaux d’assurance incendie (AEAI) a établi dans une étude que l’utilisation des détecteurs de fumée n’est pas rentable. A cet effet, on a comparé les coûts totaux d’une utilisation sur l’ensemble du territoire et le nombre de vies éventuellement sauvées grâce à cela. La décision de renoncer en Suisse à une obligation d’installer des détecteurs de fumée (contrairement à ce qui est le cas dans d’autres pays d’Europe) lors de la dernière révision des règles en matière de protection incendie est basée sur ce calcul.
S’agissant des personnes, on arrive souvent à un résultat différent: l’utilisation d’un, de deux ou de trois détecteurs de fumée (en fonction de la taille de l’appartement) semble avantageuse pour la protection qu’offre une alerte précoce.
Choix et fonctionnement
Un montage rapide, un entretien facile: les petits boîtiers alertent avant que le feu se déclenche, afin que le romantique dîner aux chandelles ne se termine pas en catastrophe. Il faut toutefois un petit peu d’attention pour garantir un usage optimal des appareils. Et cela commence par le choix du détecteur. Il en existe en effet divers modèles.
« Il n’y a pas de fumée sans feu ». Ce proverbe est à la base du fonctionnement de la plupart des détecteurs de fumée. Les appareils photo-optiques sont les plus répandus. Lorsque de la fumée est produite à proximité, le rayon lumineux interne est coupé et un signal acoustique se déclenche. Les détecteurs de fumée thermo-optiques complètent la technique photo-optique par des conducteurs de chaleur. Il s’agit de matériaux qui améliorent la conductivité de l’électricité avec la chaleur. Lorsque la température grimpe, ils le remarquent rapidement. Les détecteurs de fumée par ionisation réagissent dès la plus faible concentration de fumée. Le flux d’électricité entre les deux plaques métalliques dans l’appareil diminue et l’alerte se déclenche. En résumé: avec la procédure photo-optique, le danger est reconnu plus rapidement qu’avec les détecteurs à chaleur. Ces derniers ont généralement besoin de trop de temps pour réagir à un changement de température, par exemple en raison d’un incendie. C’est pourquoi, pour des appartements privés, nous recommandons l’utilisation de détecteurs de fumée photo-optiques ou d’appareils thermo-optiques combinant les deux technologies. Pour des appartements de grandes dimensions, les détecteurs de fumée radio sont une solution intéressante: si un boîtier se déclenche, les autres détecteurs sont aussi activités et les personnes dans d’autres pièces peuvent se mettre en sécurité rapidement.
Les appareils contrôlés coûtent environ 40 CHF. Les appareils meilleur marché se déclenchent souvent à mauvais escient ou pas du tout. En Suisse, il existe actuellement un projet de norme pour les détecteurs de fumée, prEN ISO 12239. Il définit certaines exigences susceptibles d’aider lors du choix du détecteur qui convient. En font partie notamment:
- Une installation de protection qui évite la fixation de l’appareil sans batterie,
- Une fonction de surveillance avertissant à temps lorsque la batterie est bientôt déchargée,
- La puissance sonore de l’alarme,
- Un test de fonctionnement avec réinitialisation de l’alarme.
Selon l’appartement ou la taille de celui-ci et la répartition des pièces, on choisira le nombre et la situation des boîtiers. Le principe est qu’il vaut mieux utiliser un appareil de trop que pas assez. La fumée chaude monte. En conséquence, il faut fixer les détecteurs au plafond, à au moins 50 cm d’une paroi latérale. Même si le toit est en pente, le détecteur devrait être monté à l’horizontale. Il ne faudra pas oublier non plus la cave et le grenier!
Les boîtiers ne doivent pas être posés près de gaines d’aération ou de climatiseurs, ou encore dans des lieux fortement exposés aux courants d’air. Il ne faudrait pas dépasser 50 m2 pour un boîtier. Et, c’est bien compréhensible, le boîtier ne doit pas se situer sous le crépi ou le papier peint.
En principe, il faut monter les détecteurs dans toutes les pièces où des personnes séjournent et dorment régulièrement. La plus grande prudence est de mise s’il y a des enfants. Parfois, ils se cachent pour jouer avec des allumettes et des bougies sans que les parents s’en rendent compte. De plus, les prises dans les chambres sont une source de danger. Il y a aussi les machines, les radiateurs électriques, les gros appareils électriques et les bougies, par exemple sur l’arbre de Noël. Mieux vaut également surveiller les voies d’évacuation. Dans ce contexte, il est très important que l’alerte ne soit pas transmise à un service externe (par exemple les pompiers) mais puisse être perçue par les habitants du logement.
L’entretien est facile
Une fois les appareils installés, le plus gros du travail est fait. Une fois par mois, il suffit d’effectuer le test de fonctionnement en appuyant sur le bouton ad hoc. Une fois par an, il faut nettoyer le boîtier et changer la batterie. Et voilà, la protection est active. Mieux vaut aussi lire attentivement le mode d’emploi et le conserver en un lieu accessible.
Une source de contrariété: la fausse alerte
Ceux qui ont l’expérience des détecteurs de fumée, par exemple dans des hôtels ou chez des amis, savent peut-être comme on peut s’énerver à cause d’une fausse alerte. Un son strident résonne soudain et effraie tout le monde. C’est particulièrement désagréable lorsque cela se produit de nuit. Mais c’est également une preuve qu’en cas réel, on aurait pu se sauver suffisamment vite.
On peut cependant faire quelque chose pour réduire l’incidence de telles situations. Les détecteurs de fumée usuels pour les ménages privés disposent d’une technologie très simple et ne sont pas à même de distinguer les véritables fumées d’incendie de signes similaires, par exemple les fumées de cigarettes, la vapeur, la poussière, des insectes ou des fumées et émanations de chaleur résultant de travaux. Il peut également y avoir des influences électromagnétiques. En conséquence, évitez de placer les boîtiers dans des lieux ou des pièces où ils sont directement exposés à la vapeur d’eau, par exemple dans la cuisine ou la salle de bain, ou en contact avec des gaz d’échappement de voitures ou de motos.